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ERUPTION PITONS LA WOUANDZANI ET MOINAMA
Aout 2006/Jan 2007

La quantité de magma émise lors de l’éruption du Piton de la Paix qui s’est arrêtée le 14 août, après 26 jours d’activité, était très nettement inférieure au volume de lave responsable du gonflement « pré-éruptif » de juillet. Ce déficit amena le directeur de l’Observatoire Volcanologique, Thomas Staudacher, à pronostiquer une reprise de l’activité dans les mois suivants.

Le réveil de La Fournaise se fit pratiquement sans signes précurseurs le 30 août et surprit tout le monde. Deux fissures s’ouvrirent vers 11h35, la première très active dans la partie Sud-Est du cratère Dolomieu, à peu de distance du rempart, la seconde  peu active sur le bord du cône sommital, ne durera que quelques heures, donnant naissance à une petite coulée de lave qui s’arrêtera au nord du cratère Maillard.

Arrivé sur les lieux de l’éruption en compagnie d’Alain Gérente, vers 16h00 ce 30 août, une coulée de lave recouvrait le quart Nord-Est du Dolomieu, provenant d’un cône échancré en formation, de 3 à 4 mètres de hauteur, émettant des fontaines de lave hautes d’une cinquantaine de mètres. A environ 20 mètres du cône, un lac de lave qui entourait une partie de la fissure éruptive devait rester actif jusqu’à minuit. Ce lac était nourri par une fontaine de lave, et soulevé par des bulles de gaz dépassant le mètre de diamètre.

Dans la soirée du 1er septembre, le cratère égueulé, après avoir atteint une dizaine de mètres de hauteur, finit par se refermer. Le magma s’épanchait par l’intermédiaire de tunnels de lave, et de nombreuses résurgences furent observées entre ce cône et la base du rempart au pied de « La Soufrière ».

A compter du 3 septembre, de très mauvaises conditions météorologiques vont s’abattre sur La Fournaise durant toute une semaine. Il faudra attendre le 10 septembre pour constater que le cratère en formation était maintenant haut d’une vingtaine de mètres, et que les projections de magma avaient recouvert la zone séparant ce cône du bord du rempart.

Le 12 septembre, le petit lac de lave du 30 août se réactiva, une petite fontaine apparût, puis le niveau du lac monta et finit par atteindre le niveau du rempart pour déborder à l’extérieur, donnant naissance à une petite coulée de « shelly pahoehoe » qui s’épancha sur une courte distance en direction du cratère Maillard. 2 jours plus tard se produisit un effondrement du lac suite à l’évacuation de la lave vers l’intérieur du Dolomieu, puis le lac cessa d’être actif.

Pour la première fois depuis 1930, il est maintenant possible de pénétrer de plein-pied dans le Dolomieu.

A partir du 15 septembre des coulées épaisses de pahoehoe ont lentement recouvert et « damé » la plus grande partie du plancher du Dolomieu. Au sein du cratère nommé « La Wouandzani » (la fraternité en comorien), un lac de lave assez agité s’est maintenu, tandis que quelques projections de faible hauteur continuaient de retomber occasionnellement sur ses flancs.  

 Début octobre, 75% du fond du Dolomieu était rempli par ces nouvelles laves, changeant considérablement le visage du cratère sommital.

Le dimanche 8 octobre, le centre de météorologie de la Réunion annonça que suite à la formation d’un anticyclone très puissant au Sud de l’Île, des masses d’air humides et très froides venant directement du continent Antarctique étaient attendues sur la Réunion. Des chutes de neige étaient envisagées sur le volcan le lundi soir accompagné d’un vent violent.

Au cours de la nuit du 9 au 10 octobre plusieurs centimètres de neige tombèrent sur le Piton de La Fournaise comme en août 2003, phénomène exceptionnel à 2000 mètres d’altitude sous les tropiques.

Il fallut attendre l’après-midi du 10 octobre, avec le retour du beau temps, pour avoir des nouvelles de l’éruption en cours. Les premiers arrivés sur place ont eut la stupéfaction de voir un second cône en formation, né probablement dans la matinée du 9 octobre, qui se situait près du bord du Dolomieu à une centaine de mètres du piton La Wouandzani.

Le nouveau cratère largement égueulé déversait de la lave pahoehoe sur le plancher du Dolomieu, il fût baptisé « Piton La Neige » par les journalistes, sans attendre l’aval de l’Observatoire Volcanologique, qui finalement le nomma « Piton Moinama »(le frère en comorien).

Quant au Piton « La Wouandzani », un survol en hélicoptère le 11 octobre en fin d’après-midi, nous permit d’apercevoir un petit lac de lave encore très actif au fond du cratère. Durant les jours suivants, il cessait toute activité et s’écroulait en partie perdant un tiers de sa hauteur.

A compter du 12 octobre, le « Piton Moinama » s’était refermé.

Au cours des 3 dernières semaines d’octobre, le nouveau cône en formation passait par différentes phases d’édification et d’effondrement pour atteindre une hauteur de 30 mètres le 31 octobre. Les coulées de lave pahoehoe quant à elles avaient prit possession de 95% du fond du Dolomieu.

Durant les 3 premières semaines de novembre, les laves de cet évent continuèrent de s’évacuer sur le plancher du Dolomieu, qui finit par atteindre le niveau de son rebord Est. Vers la fin du mois, un tunnel de lave de 4 à 5 mètres se construisit à partir du bord Est du Dolomieu et draina la lave jusqu’au cratère Jean à 1500 mètres d’altitude.

Début décembre, le front des coulées atteignait le haut des « Grandes Pentes » à 1200 mètres d’altitude. A la mi-décembre, il se situait à moins de 5 kilomètres de la côte. Vers le 20, le tunnel n’était plus alimenté suite à une nouvelle résurgence de lave, qui apparaissait entre les pitons Moinama et La Wouandzani, construisant en 48 heures, un 3éme cône d’une quinzaine de mètres de hauteur. Un 4éme cône achevait sa construction dans la soirée du 23, situé entre le Moinama et le 3éme cratère.

Il faudra attendre le 27 décembre, et le retour du beau temps pour observer les 3 cônes en éruption(Moinama,3éme cône et 4éme cône), abritant chacun un lac de lave. Le 4éme cratère était ouvert sur le milieu du Dolomieu, tandis que le 3éme soumis à des « gaz-pistons » débordait  régulièrement, recouvrant l’intégralité du cône d’un flot de lave très spectaculaire pendant 2 à 3 minutes, 3 à 4 fois par heure.

Durant les jours suivants l’activité faiblissait et l’éruption s’arrêtaît à 00h57 le jour de l’An.

Durant ces 4 mois d’éruption, le  plancher du Dolomieu a grimpé de 20 à 30 mètres, et 15 millions de mètres/cube de lave se sont déversés dans le cratère sommital et sur le flanc Est.





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