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ERUPTION AVRIL 2007

À peine une semaine après la fin de l’éruption des Pitons La Wouandzani et Moinama, la reprise de la sismicité et l’amorce d’une petite inflation indiquèrent que le Piton de La Fournaise n’allait pas tarder à reprendre du service. Le 18 février peu avant 17h00 le volcan se réveilla : Une fissure éruptive traversait le Dolomieu d’Est en Ouest et réapparaissait sur le flanc Est du Dolomieu. Mais l’éruption faiblissait très vite et stoppait peu après minuit.

Pour l’Observatoire Volcanologique, cette courte activité était juste le prélude d’une éruption de plus grande ampleur en préparation. La sismicité reprit avant la fin février et s’accentua au cours des semaines suivantes, pour atteindre dans la dernière semaine de mars une moyenne d’une centaine de séismes journaliers. De plus une inflation significative du sommet du volcan  a été enregistré par les différentes stations de l’Observatoire.

Le réveil du volcan intervint à 23 heures le 30 mars dans la région du 2ème Formica Léo sur le flanc sud-est du Piton de La Fournaise. L’éruption s’arrêta vers 8 heures le lendemain matin, mais la sismicité migra vers le flanc est-sud-est et atteignit un seuil impressionnant : un séisme par minute le 1er avril !

La nouvelle phase éruptive était attendue dans la partie basse de l’Enclos. Elle débuta vers 10 heures le 2 avril par l’ouverture d’une fissure entre 600 et 700 mètres d’altitude près du Rempart du Tremblet.

Compte tenu de la proximité de l’océan, les coulées de lave parvinrent à la mer moins de 10 heures après le début de l’éruption. Le lendemain on nota une augmentation impressionnante de l’activité sismique sous le Dolomieu (1000 séismes journaliers), aussi l’Observatoire diffusa un message d’alerte prévoyant la possibilité d’un effondrement du Dolomieu.

Le 4 avril des séismes de magnitude supérieure à 3 furent ressentis au gîte du volcan, tandis qu’une déflation du Dolomieu était enregistrée par les réseaux de déformation. La zone sommitale du volcan étant devenue dangereuse, l’Enclos fût fermé même aux professionnels.

Pendant ce temps le débit de lave atteint un niveau exceptionnel, un record pour La Réunion, plus de 100 m3 par seconde (8 à 10 millions de m3 jour !). Les coulées joignaient l’océan sur un front de plus d’un kilomètre et provoquèrent la formation d’un panache de vapeur et d’acide chlorhydrique dont la hauteur les 5 et 6 avril fut estimé à 3000 mètres !

Dus à la fragmentation des torrents de lave au contact de l’océan, cheveux de Pelé et fins grains de lave étaient emportés par le panache et transportés dans toute l’île. La végétation du Grand Brûlé et de la région du Tremblet partiellement brûlée par les pluies acides et les retombées de particules de lave, a beaucoup souffert de cet épisode.

Le Dolomieu commença à s’effondrer dès le 6 avril au matin, mais la météo très défavorable empêcha toutes observations.  Le 7 au matin avec le retour d’un temps plus favorable, un survol en hélicoptère permit de découvrir l’ampleur du phénomène.

La plate-forme du Dolomieu était remplacée par un gouffre de 350 mètres de profondeur et le volume des effondrements estimé à plus de 120 millions de m3.

Le dernier effondrement de l’ensemble du Dolomieu remonte à 1930-1931, mais était de moindre importance. 

Ce superbe cratère dont le fond était tapissé de splendides laves pahoehoe torsadées suite à l’activité de la fin 2006 est devenu un énorme gouffre peu esthétique aux bords instables et dangereux.

Ces effondrements vont se poursuivent au cours des jours suivants et seront accompagnés de panaches de cendre. Même « La Soufrière » va faire les frais de ces évènements. Une énorme fissure s’est également ouverte dans le Bory et une petite partie de ce cratère pourrait bien disparaître à court ou moyen terme.

L’activité éruptive en bord de mer diminua à partir du 7 avril, même si, le matin du 7, deux magnifiques fontaines de lave dépassant  une centaine de mètres de hauteur étaient encore visibles à plus de 10 kilomètres.  L’éruption s’arrêta une dizaine d’heures le 10 avril, mais dès le lendemain on pouvait admirer de nouveau les 2 fontaines, bien qu’elles soient de moindre ampleur, et de nombreuses coulées de lave. Le matin du 13 une petite éruption phréato-magmatique marqua la fin de la fontaine de lave amont. Celle restante disparut 2 jours plus tard. À partir du 16 avril le cratère fût le siège d’un intense dégazage.

Les jours suivant s’édifia à partir de la base du cratère un long tunnel à l’intérieur duquel cheminait la lave. Son parcours était parsemé en surface par une demi-douzaine de petits hornitos, formés lors d’une augmentation brutale de pression dans le tunnel.

La lave émergeait en surface vers 300 à 400 mètres d’altitude avec un débit variable, et atteignait occasionnellement l’océan lorsque ce débit était maximum.

L’éruption s’arrêta le 30, mais des coulées de lave provenant de la vidange des tunnels étaient encore visibles au bord de l’océan les jours suivants.

L’Observatoire Volcanologique estime à 120 millions de m3 le volume de lave émis au cours de cette éruption, ce qui en fait une des plus importantes connues. Un tiers de ce volume s’est épanché en mer construisant une plate-forme de 35 hectares. 4 Km2 de forêts et de ravines ont été recouverts par la lave.

Depuis la fin avril l’Observatoire enregistre chaque jour des séismes profonds situés entre 1 et 7 km sous le niveau de mer, signaux pouvant être interprétés comme une réalimentation en profondeur de la chambre magmatique superficielle, chambre située entre 0 et 500 mètres d’altitude sous le Dolomieu.

De plus de nombreux éboulements continuent dans le Dolomieu, aussi l’ouverture prochaine de l’Enclos reste très problématique.




NOUVEAU ! Livre VOLCANS ROUGES sur le Piton de La Fournaise et Le Kilauea:
Photographes: Paul-Edouard B. De Lajartre et Brad Lewis

www.volcansrouges.com

Volcans Rouges, Hawaii, La Reunion
L'APOTHEOSE, Eruption Avril 2007 incluse !

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